LE DÉBUT DE TOUT
Rebbe Roch Hachana, le premier jour de l’année juive, est une fête essentielle. En effet, elle est loin d’être simplement une occasion de marquer le changement d’année par diverses festivités. Son nom nous l’indique : traduit littéralement, il signifie « tête de l’année ». Cette expression est à prendre au sens strict.
En effet, de même que la tête contient la vitalité de l’ensemble du corps, ainsi Roch Hachana détient ce qui fera, jour après jour, la vie de chacun. C’est là la raison profonde des souhaits traditionnels que l’on s’adresse en ce jour : chacun est conscient que toutes ces bénédictions échangées sont d’une extrême importance pour l’année qui commence.
La date de Roch Hachana est, à cet égard, très significative. En effet, on sait que ce début d’année a été fixé, par le texte de la Torah, non au premier jour de la création du monde, qui tombe le 25 Elloul, mais à son sixième jour, celui de la création de l’homme. De fait, l’oeuvre divine ne prend toute sa portée qu’à ce moment. Du reste, le premier geste accompli par Adam est d’inviter toutes les créatures à « se prosterner devant leur Créateur ». C’est dans cette reconnaissance qu’apparaît le rôle capital joué par l’homme : par son lien avec D.ieu, il relie le monde entier au Créateur.
Lorsque Roch Hachana arrive, c’est aussi cela qu’il nous revient de réaliser. Par notre reconnaissance profonde de D.ieu, par notre acceptation de Sa volonté, pour reprendre les termes de nos Sages, nous Le « couronnons comme notre Roi ». Ainsi, Il maintient l’univers à l’existence, lui accorde, ainsi qu’à nous-mêmes, toutes Ses bénédictions et inscrit chacun dans le Livre de la Vie pour une année bonne et douce.

LA ROYAUTÉ DE D.IEU
D’une façon ou d’une autre, chaque Juif participe à Roch Hachana ou à Yom Kippour. Ce n’est pas sans raison: la signification de ces jours est si profonde qu’elle atteint chaque âme juive quel que soit son niveau.
A Roch Hachana, (qui, littéralement, signifie la “tête de l’année”), D.ieu a achevé la création de ce monde en créant le premier homme, Adam. Et le premier geste d’Adam, lorsqu’il s’adressa à toutes les créatures, a été de Le proclamer Roi de l’univers en disant: “Venez, prions, prosternons-nous, agenouillons-nous devant D.ieu notre Créateur” (Psaumes 95: 6).
C’est pour cela qu’à Roch Hachana, nous aussi, nous proclamons la Royauté de D.ieu et notre engagement à Le servir. Comme au premier Roch Hachana où D.ieu créa le monde, chaque année, Il reconsidère Sa création, examine la qualité des liens par lesquels nous nous unissons à Lui et détermine la nature de Sa relation avec nous pour l’année qui commence.
LE CHOFFAR
Fabriqué à partir d’une corne d’animal Cachère, il est le plus ancien des instruments à vent et a bien des significations. Parmi elles:
▪ Il proclame le couronnement de D.ieu comme Roi de l’univers,
▪ Il provoque en nous un réveil et nous conduit à retourner vers D.ieu,
▪ Il rappelle en nous le souvenir du Choffar entendu au Mont Sinaï lorsque, pour l’éternité, nous avons accepté la Torah et les Mitsvot.
Il est essentiel d’entendre au moins les trente premières du cycle de ces sonneries à la synagogue (ou au cours de la journée).
TACHLI'H
C’est une prière que nous récitons près d’un cours d’eau et par laquelle nous “jetons les péchés dans la profondeur de la mer” (Mi’ha 7:19)
On s’efforcera, si possible, de la faire devant un cours d’eau contenant des poissons. Comme les poissons dépendent de l’eau, ainsi dépendons-nous de la Providence Divine. Et l’oeil toujours ouvert du poisson symbolise l’attention constante que D.ieu nous accorde.
LE JEÛNE DE GUEDALYA
Ce jeûne commémore l’assassinat tragique de Guedalya fils de A’hikam, grand chef de notre peuple, qui fut le dernier gouverneur de Judée après la destruction du premier Temple.
LES DIX JOURS DE PÉNITENCE
Les deux jours de Roch Hachana, les sept jours suivants et enfin Yom Kippour forment un ensemble de dix jours particulièrement propices à la Techouva, au retour à D.ieu. Il est bien, durant cette période, d’intensifier ses dons à la Tsédaka

Techouva Tefila Tsedaka
LA VEILLE DE YOM KIPPOUR
La veille de Yom Kippour, nous effectuons les Kapparot, très tôt le matin. Dans l’après-midi, nous consommons un repas de fête pour montrer notre foi et notre confiance dans la miséricorde Divine. Une autre belle coutume de ce jour consiste pour les parents à bénir leurs enfants.
Yom Kippour nous rachète des fautes commises à l’encontre de D.ieu mais non de celles commises envers notre prochain. C’est pourquoi il importe, la veille de Yom Kippour, de rechercher le pardon de ceux que nous avons pu offenser pour effacer les ressentiments que nous aurions fait naître.
Outre les activités interdites le Chabbat, cinq activités spécifiques sont prohibées à Yom Kippour : boire et manger, se parfumer ou s’oindre de lotions, avoir des relations conjugales, se baigner, porter des chaussures en cuir.
UN JOUR UNIQUE
Yom Kippour, le jour le plus saint de l’année, est, d’une certaine manière, l’un des plus heureux. Nous y recevons ce qui est peut-être le don le plus sublime de D.ieu : Son pardon, qui est l’expression de Son amour éternel et inconditionnel pour le peuple juif. Bien que nous ayons transgressé Sa volonté, notre essence, notre âme, demeure Divine et pure. Yom Kippour est ce jour unique de l’année où D.ieu révèle plus clairement l’unité de Son Essence avec notre âme; cette âme par laquelle les Juifs se trouvent véritablement à la fois dans une position d’égalité et d’individualité.
LES PRIÈRES
Nous commençons l’office du soir par la prière de “Kol Nidreï” qui nous absout des voeux que nous pourrions faire durant toute l’année à venir. Dans chacune des grandes prières de Yom Kippour, nous récitons le “Vidouy”, la confession qui énumère les fautes que nous pouvons avoir commises et demandons le pardon Divin.
La dernière prière de ce grand jour, alors que le jugement est sur le point d’être scellé, est appelée “Neïlah”. La Neïlah est, de toute l’année, le seul office pendant lequel l’Arche comprenant les Sifreï Torah reste ouverte, comme sont grandes ouvertes, à ce moment-là, les Portes du Ciel. La Neïlah culmine avec la proclamation par la communauté du “Chema Israël” et d’autres versets à l’unisson, et enfin par la dernière sonnerie du Choffar.

soucca loulav miel
LA SOUCCAH
Pendant les quarante années qui suivirent la sortie d’Egypte, ces années d’errance dans le désert, des “nuées de gloire” protégeaient le peuple juif. La Souccah nous rappelle cette période. Elle nous rend plus conscients de l’amour et de la protection omniprésents de D.ieu.
Ainsi nous est-il ordonné: “Dans la Souccah tu demeureras sept jours” (Lev. 23:42). Prendre ses repas dans la Souccah, y demeurer simplement sont une expérience religieuse unique
Pendant les sept jours de la fête, on mange dans la Souccah.
Si l’on s’apprête à consommer plus de 57g de pain ou de gâteau, on prononce la bénédiction “Léchèv Bassoucah”. Il faut consulter un Rabbin compétent à propos de la construction d’une Souccah conforme aux prescriptions de la Loi juive.
Chemini Atséret : on mange dans la Souccah mais sans réciter la bénédiction “Léchèv Bassoucah”.
LA FÊTE DE SOUCCOT
Les deux premiers jours sont des jours de fête pendant lesquels tout travail est interdit (sauf cuisiner et porter). Les Mitsvot de la fête sont: manger dans la Souccah (pendant les huit jours) et agiter (sauf Chabbat) les “4 espèces” jusqu’à Hochaana Rabba.
LES QUATRE ESPÈCES
Parmi bien d’autres, l’une des explications de cette Mitsva est que chacune de ces 4 espèces représente une certaine catégorie de Juifs, car l’étude de la Torah est comparée au goût, et l’accomplissement des Mitsvot à l’odeur [le Loulav (branche de palmier représentant la datte - goût sans odeur), l’Ethrog (cédrat - goût et odeur), le Hadass (myrte - odeur sans goût) et la Arava (branche de saule - ni goût ni odeur)].
Le fait que l’accomplissement de la Mitsva en exige la réunion est le symbole de notre unité en tant que peuple. Chacun de nous a besoin de son prochain. Et les quatre espèces sont agitées dans les quatre directions, vers le haut et le bas, pour signifier que D.ieu est partout.
Pendant les 7 jours de Souccot, suaf Chabbat, on doit agiter les “quatre espèces” chaque jour comme ceci :
1. On prend le Loulav avec les trois branches d’Hadassim et les deux branches d’Aravot (attachés ensemble) dans la main droite, la tige centrale du Loulav devant soi.
2. On récite les bénédictions. (voir calendrier).
3. On prend l’Ethrog, Pitom vers le haut, dans la main gauche
4. On le joint aux trois espèces, on agite dans tous les sens, à droite, à gauche, en face, en haut, en bas et derrière soi.
‘HOL HAMOËD
La période qui commence au sortir des deux premiers jours de fête et qui nous conduit à Chemini Atsérèt est appelée ‘Hol Hamoëd (demi-fête). Cependant, durant cette période, seuls les travaux vraiment nécessaires seront effectués. Ceci s’entend, bien sûr, en dehors du Chabbat où toutes les règles habituelles restent applicables.
HOCHAANA RABBA
Le septième jour de Souccot, (qui est le cinquième des jours intermédiaires) est appelé Hochaana Rabba. On veille la nuit du mardi au mercredi pour réciter des passages de la Torah et le livre des Psaumes.
Le jour, pendant la prière de Cha’harit, nous récitons des prières spéciales, les Hochaanot et nous tournons autour de la Bimah (l’estrade qui occupe le centre de la synagogue) sept fois en tenant les 4 espèces. Enfin nous frappons le sol avec cinq Aravot (des branches de saule liées ensemble) pour “adoucir” le jugement Divin.

CHEMINI ATSÉRÈT
Le huitième jour de la fête, est appelé Chemini Atsérèt. Ce jour et Sim’hat Torah sont des jours de fête pendant lesquels tout travail est interdit sauf cuisiner à partir d’une flamme existante et porter.
Nous prenons encore nos repas dans la Souccah, sans prononcer la bénédiction “Léchèv Bassoucah”.
Certaines communautés célèbrent les Hakafot également ce soir-là, comme à Sim’hat Torah.
SIM’HAT TORAH
Sim‘hat Torah “la joie de la Torah”, est l’aboutissement d’un mois qui a enrichi toutes les dimensions de notre être. Nous nous sommes tenus, dans la crainte, devant le Roi de l’univers et nous avons accepté Sa souveraineté.
Nous avons reçu Son pardon et nous avons été purifiés par l’effet de Sa miséricorde. Nous avons alors éprouvé la joie de l’union avec la Divinité dans l’accomplissement de Ses commandements.
Maintenant, c’est avec Sa Torah que nous nous réjouissons. Il est dit que la Torah elle-même se réjouit lorsque nous prenons dans nos bras les rouleaux sacrés et qu’avec eux nous dansons, l’érudit comme l’ignorant, ensemble, sans distinction aucune. Et pendant la danse, les rouleaux demeurent dans leur enveloppe de tissu traditionnelle. Car le temps alors n’est pas à l’étude. La joie de Sim’hat Torah est bien au-delà de celle que nous pourrions retirer d’une compréhension intellectuelle.
Ici encore, nous éprouvons le niveau sublime qu’atteint notre âme juive lorsque, tous réunis,nous ne faisons qu’un.

à venir